dimanche 24 février 2013

Marre de l'hiver et spinning around

Bonjour à tous

J'adore l'hiver et la neige mais là franchement y en marre et dans la communauté cycliste, je pense que beaucoup partagent mon sentiment.

Comme beaucoup ces derniers temps, j'ai voulu reprendre l'entrainement dehors mais j'aurais sans doute dû patienter...


Alors que le froid polaire s'éternise au Luxembourg, j'ai voulu aller vérifier par moi-même, par souci cyclo- journalistique, si se confronter au froid rend plus endurant. Et oui, les images des soldats sud-coréens s'entraînant torse nu par -20 degrés et dont les médias nous ont abreuvé m'ont intrigué.

Résultat, une sortie de 2 heures par un bon ressenti oscillant entre moins 10 et -15 a eu raison de mes bronches.

Donc Breaking news qui s'adressent à ceux qui pensent qu'Andy Schleck a simulé un petit rhume pour abandonner le Tour Med: je viens de la même patrie, certes  je ne connais pas l'état actuel de sa motivation et je ne sais pas ce qu'il a fait de son hiver mais je sais que revenir d'un pays chaud (il était au tour Down Under et moi à Hong-Kong récemment pour le boulot) et faire du sport par des températures très très négatives  est une "connerie" dixit mon kiné qui vient pourtant d'un pays nordique.

Sincèrement, la neige et le froid ne facilitent pas la vie aux cyclistes actuellement même lorsqu'ils sont pros. La preuve hier Kuurne-Brussel-Kuurne a été annulée et même à Lugano, connu pour sa douceur de vivre au bord du lac, la course a dû être annulée. 
Dans ces conditions, on ne peut qu'être admiratif des coureurs qui ont terminé samedi le Omloop Het Nieuwsblad. En les regardant samedi rouler du fond de mon canapé bien moelleux, une chose m'a frappé : nous ne sommes pas tous égaux devant le froid.

Samedi, on reconnaissait par exemple à peine Chavanel tant il était couvert alors que d'autres courraient en simple cuissard et certains même sans gants!!!! Et dire que la semaine dernière, j'ai failli perdre mes doigts en roulant pourtant avec des gants de ski.

Alors que j'ai failli mourir de froid en faisant une sortie dans le grand froid luxembourgeois, certains continuent de venir bosser à vélo et dans la neige, nous ne sommes vraiment pas tous égaux devant le froid...
Le home-trainer dans la cave au bout d'un moment c'est lassant mais cela vaut la peine, le résultat est efficace quand on retrouve la route.



Oui, nous ne sommes pas tous égaux devant le froid, une affirmation confirmée par les filles de l'équipe pro UCI Hitec Products. Les Norvégiennes expliquent qu'elles demeurent dans leur pays l'hiver et continuent de s'entraîner quand la température est très négative alors que leur coéquipière australienne, ne peut pas rouler en-dessous de 15 degrés.

Serions-nous alors conditionné par le climat sous lequel nous sommes nés ?

Pas sûr, le corps est une formidable machine. En tant que française venant d'une région tempérée, j'ai vécu il y a quelques années six mois au Canada et ai vraiment expérimenté le grand froid (-38°C) et bizarrement mon corps s'est très bien habitué. A la fin lorsqu'il faisait -10 sans vent, je pouvais parfaitement vivre sans gants.

Plusieurs éléments entrent en ligne de compte, le vent et l'humidité pouvant en effet amplifier le froid.

D'ailleurs au Canada , le bulletin météo vous indique toujours le facteur vent et humidité. On le fait très rarement en Europe et c'est bien dommage. Le jour où j'ai failli mourir de froid en vélo, il ne faisait pas si froid (zéro annoncé ce qui est acceptable pour un cycliste luxembourgeois) mais le vent s'est levé et la neige s'est mise à tomber... Cela change tout!

Les variations de températures sont aussi les ennemies du sportif. Il faut en moyenne trois jours au corps humain pour commencer à s'adapter à un nouveau climat mais il faut une bonne semaine  pour y être vraiment habitué. Donc si vous roulez dans un climat chaud (Australie, Oman, Qatar) et que vous revenez en Europe avec une possible variation de température de 30 degrés en une semaine, il y a peu de chance que votre corps apprécie.

Sans aller jusque là, beaucoup d'entre nous travaillent la semaine dans des bureaux bien au chaud et pensent pouvoir aller rouler le week-end dans le froid. Pour certains chanceux, cela passe mais les bronches d'autres n'apprécieront pas...

La règle à retenir c'est donc qu'il ne faut pas sous-estimer les effets des variations thermiques et surtout il faut se connaître pour ne pas aller au delà de ses limites. Pour ma part, je retiendrai la leçon, c'est certain!

Du coup, ce virus  de l'hiver m'a renvoyé à ma cage de hamster, comprenez le home-trainer dans la cave. 

Le home-trainer, c'est vraiment super quand il neige dehors mais quand cela fait un mois d'affilée que vous êtes obligé de vous soumettre à cet engin de torture sur roue où on se ventile difficilement et où le paysage est ... inexistant, c'est lassant. Du coup, j'ai décidé de mettre un peu de fun dans tout cela. Pour y parvenir, il vous faut un bon lecteur MP3 et surtout une play-list entrainante et là vous pouvez vous construire vos propres séances de spinning.

Et oui les filles, pas besoin de payer une fortune dans une salle sport pour faire du vélo en salle ou spinning en rythme et en plus sur une musique qui ne vous plait pas nécessairement.  C'est possible chez vous et à moindre frais! Un mois entier c'était toutefois vraiment beaucoup mais j'ai tenu le coup grâce au défi qui m'attend prochainement.

Fini le teasing, il est grand temps que je vous révèle la teneur de ce défi dont je vous promets de dévoiler les contours depuis les débuts de bikellissima.

Je vous le répète depuis le début , mon véritable amour pour l'effort en vélo est né fin mai 2012 alors qu' après seulement trois mois non intensifs de vélo de course, je réussis à monter le Ventoux par Bédoin en 2h15,  à ma plus grande surprise. J'ai par la suite enchainé quelques cyclos, certaines au dénivelé salé mais aucune néanmoins ne dépassant 80 km.

Pourtant, deux de mes amis qui m'accompagnaient ce jour là, impressionnés (on se demande par quoi...) m'ont convaincu  de m'inscrire à l'Etape duTour ouverte aux amateurs ou plutôt, eux qui en sont à leur troisième participation, m'ont inscrite sans vraiment me demander mon avis.

Certes, l'un d'entre eux l'a réussi la premiére fois en s'étant mis au vélo seulement six mois auparavant et a le même profil sportif que moi mais mais mais ...je suis plus petite, fragile, je manque terriblement d'entrainement et de confiance en moi, je suis une frêle fille mais mais... Aucune excuse n'a fonctionné et ils m'ont convaincu que c'est justement parce que je suis une fille et qu'elles sont géralement trop peu nombreuses sur ce genre d'épreuves (1 ou 2% peut- être fonction du profil de l'étape) que je dois y participer.

J'entends donc défendre, je l'espère sans m'effondrer, le statut des jeunes femmes sportives en amateur.

Donc voilà pourquoi même si je n'en pouvais plus, j'ai continué à aller dans la cave pratiquer le home-trainer avec assiduité.

Si la météo ne se trompe pas, le temps devrait devenir beaucoup plus clément dans une semaine et l'entrainement extérieur pourra véritablement commencer,

Je vous souhaite à tous une excellente semaine et sortez couverts et n'oubliez pas dans le home-trainer, le plus important c'est la play-list !





mardi 5 février 2013

Levons le voile sur le cyclisme féminin


Profitions d’une semaine qui a été riche en événements dans le cyclisme féminin pour lever le voile sur les difficultés que connaît ce monde parallèle mais bien lointain du cyclisme masculin.


Ce week-end a été marqué par le nouveau sacre au championnat du monde de cyclo-cross à Louisville de Mariane Vos.
La Néerlandaise est une ambassadrice du cyclisme féminin à plus d’un titre. Plus qu’une femme cycliste, c’est une cycliste tout court hors pair puisque c’est la seule représentante de ce sport a cumuler des titres mondiaux en route, cyclocross et piste.
Elle profite régulièrement de sa notoriété, qui reste à mon goût trop circonscrite à l’univers des connaisseurs du vélo, pour promouvoir le cyclisme au féminin. Une de ses grandes batailles : faire en sorte qu'il y ait plus de grands tours cyclistes ouverts aux femmes pour enfin leur offrir plus de visibilité. Sur ce point, on ne peut que la rejoindre.
Elle s’est exprimée l’année dernière alors que le Giro version femme, le Giro Donne était menacé (il a été sauvé in extremis cette année). C’est pourtant le plus grand tour féminin qui existe à l’heure actuelle et il est apprécié des spectateurs qui prouvent en Italie que le cyclisme féminin peut aussi être médiatisé et surtout médiatique.

Tandis que de grands tours féminins, déjà rares sur la scène internationale, sont menacés ou disparaissent à l’image du Tour de Nouvelle –Zélande, faute de moyens, un tour lui prend de l’ampleur : le tour féminin du Qatar.

Allez, je sens déjà venir les critiques : alors que le Qatar est soupçonné d’avoir payé pour obtenir la coupe du monde de football en 2022, certains  pourraient être tentés de me dire qu’il est mal venu de parler de ce pays comme un ambassadeur du sport.
Je ne rentrerai pas dans ce débat, ma seule réflexion sera : le Qatar a de l’argent, la Fifa est un organe sportif qui se veut  au-dessus de tout soupçon : qui est le vrai fautif, celui qui paye ou celui qui accepte d’être payé. Entre lobbying réussi mais poussif et corruption inavouée, le débat reste ouvert.

Cette semaine, Bikellissima lève le voile mais garde son cache-nez car s'entraîner en février à Luxembourg, c'est un peu comme faire du home-trainer dans un frigo...
En tant que journaliste, je suis depuis plusieurs années déjà, le dossier « Qatar » car le pays ne fait pas qu’investir massivement en France, il l’a aussi fait au Luxembourg. Ce pays suit une stratégie économique de long terme, qui est que l'on apprécie ou pas, très intelligente et est l'inverse du bling-bling court-termisme dont Dubaï a pu user.

Et il se trouve que notamment pour mieux se  faire connaître et attirer la sympathie, le Qatar a choisi le sport pour se construire une image de marque. La famille royale Al-Thani  est également férue de sport.
Ainsi, si le tour de cyclisme masculin du Qatar est désormais devenu un classique de début de saison,  peu de gens savent aujourd’hui que le pays  a décidé de créer il y a cinq ans, un tour de cyclisme féminin.

Sport, femmes, Qatar, une fois de plus pour certains, ces mots ne vont pas ensemble et pourtant, l’épouse du souverain du pays, la Sheikha Mozah s’implique personnellement pour améliorer le droit des femmes dans son pays. Elle a notamment choisi la voie du sport pour le faire et a le soutien tout entier du pays. Le Ladies tour of Qatar, dont la cinquième édition a eu lieu la semaine dernière, est donc devenu une épreuve classique du calendrier féminin.
Avant la coupe du monde de football en 2022 (si jamais elle est maintenue), le Qatar accueillera les championnats du monde de cyclisme en 2016 et les femmes seront présentes. 
Alors le Qatar a-t-il tort de dépenser son argent dans le sport ?
Là n'est pas vraiment la question, mais quand on voit qu’un certain nombre de courses féminines sont annulées faute de moyens, on ne peut que se féliciter que certains pays aient encore les moyens justement de donner des fenêtres médiatiques aux femmes qui font du vélo et si cela permet en plus au Qatar de faire avancer la cause de la femme en permettant à certains habitants du pays de changer leur regard sur les femmes, l’argent est dans ce cas, à mon avis, bien utilisé. Cela ne signifie pas pour autant que j’approuve toutes la stratégie économique et le projet de société qatarien dans son ensemble. 
L'argent ne peut pas tout acheter et cela reste vrai même si les Grecs pensent avoir trouvé un chevalier blanc avec le Qatar qui vient récemment d'investir chez eux.
Mais il faut toutefois ouvrir les yeux, l'argent est aussi nécessaire dans le sport et le manque de moyens ou de volonté de mettre les moyens est le problème majeur du cyclisme féminin. 

dimanche 3 février 2013

Entre le slim et le vélo faut-il choisir?

Un gros 44 cm pour ma cuisse qui ne rentre plus dans mon slim. On reprend rendez-vous dans six mois à la veille du départ de mon grand défi (bientôt des précisions) pour voir, combien de centimètres en plus...


La pratique plus assidue du vélo occasionne quelques changements morphologiques.
De nature fine mais plutôt sportive, j’ai cédé il y a quelques années aux sirènes du jean slim sans j’avoue n’avoir jamais été complètement convaincue par son effet.
Qui au final à l'air vraiment slim dans un slim : les mannequins dont le tour de cuisse équivaut à l’avant bras d’un cycliste plus que sec du type Chris Froome dans sa période Tour de France.
Ou
Les femmes aux courbes généreuses parce qu’un slim porté avec des talons haut a tendance à affiner la silhouette : des heures perdues à la lecture de relooking de mode dans les magazines comme devant la télé les jours où la pluie reléguait ma fière monture à la cave m’ont convaincues.
Mais quand vous êtes plutôt fine mais musclée et pas très grande, le slim,s’il n’est pas parfaitement ajusté, perd toutes ses vertus.
La pratique assidue,comme je le disais, depuis six mois du vélo a eu pour effet d’augmenter substantiellement ma force en vélo. Par ailleurs,en gagnant en fréquence de pédalage dans les montées que j’ai d’ailleurs toujours affectionnées (quoique, j’y reviendrai), j'ai pu assister plus qu'au galbe, à la sculpture de mes mollets.
Bilan fait après six mois : mon postérieur n’a plus grand chose à envier à celui de Beyoncé, les muscles de mes cuisses ont gonflé et mes mollets se sont dessinés. Comme toute fille qui se respecte, je fais régulièrement le tour de mon dressing et ai retrouvé il y a deux ou trois mois de cela des slims un peu perdus au milieu de ma garde-robe généralement mal rangée. Et l’heure de l’essayage a été des plus cocasses : j’ai gagné plus que de la place au niveau de la taille mais au moment de passer le jean au niveau des cuisses et des mollets, un mur digne des plus grandes classiques ardennaises s’est dressé devant moi. Oui, je pouvais enfiler le slim mais je me retrouvais rapidement privée de circulation sanguine au niveau des membres inférieurs et oui le muscle se compresse assez difficilement. Je tiens peut-être un concept : après les chaussettes de contention, le jean de contention ?
Plus sérieusement, je pense que les hommes à moins d’être Grégory Baugé n’ont pas ce genre de problème. Les coupes des jeans ou pantalons de prêt-à-porter sont assez standards pour eux.
Mais comment faire quand on est une femme et que les diktats de la mode font qu’aujourd’hui dans les magasins, il n’est plus possible de trouver une coupe de jeans autre que le slim.
J’ai par ailleurs décidé de donner mes slims à de bonnes œuvres.
Quels choix ai-je encore?
Béni soit finalement la robe ou la jupe mais surtout aussi les leggings qui peuvent se porter de façon assez gracieuse avec une blouse sympa.
J’ai aussi découvert la coupe avantageuse du pantalon carotte, vous savez celui qui est un peu bouffant au niveau des cuisses, resserré en bas et affuté à la taille.
Tout ça c’est bien sympa mais dois-je pour autant définitivement oublier mes rêves de jeans ou dois-je encore revenir à ces bons vieux baggys et jeans boyfriend qui comme leur nom l’indiquent n’ont rien de très très féminin.
En faisant un tour aujourd’hui à ma pause déjeuner, j’ai découvert que le marketing n'a pas de limites pour vous vendre mesdames encore et toujours de nouveaux jeans. Il semblerait que le jegging ait vu le jour : il s’agit d’un jean mais dont le tissu est plus souple. En quelque sorte, disons qu’ils ont inventé le legging en matière jean, mais les pros du marketing me diraient sans doute que c'est bien plus que cela ce qui justifie son prix. Le résultat est un peu plus convaincant que le slim mais sans plus.
Finalement, moi qui mettait assez peu de robes et de jupes avant de faire du vélo, je dois bien reconnaître aujourd’hui que le pratique du cyclisme m’a rendu plus féminine par obligation.
Il y a toutefois un créneau à creuser car ce n’est pas parce qu’on est sportive que l’on doit se priver de s’habiller à la mode. Or force est de constater que les tailles sont trop souvent standardisées et le choix peu étoffé.
Alors entre le vélo et le slim faut-il choisir ?
Je ne me permettrais pas de faire un choix pour vous mais je voulais partager avec vous ces quelques moments de solitude qui au final sont bien peu de choses au regard du bien-être quotidien que m'apporte le vélo et puis cela force à inventer son propre style. Mais lorsque je vous affirme qu’on peut performer à vélo et rester féminine, je dois bien admettre que dans plus d’un domaine -qu’il soit futile comme le sujet du jour ou plus sérieux-ce n’est pas toujours une tâche aisée.
Mon conseil du jour toutefois : si tu sors faire les soldes à vélo, ton slim dans le placard tu dois laisser car dans un sprint urbain entre deux voitures tes coutures pourraient bien lâcher….


samedi 2 février 2013

Plus qu'un simple blog de vélo supplémentaire


Bonjour à tous,
Pourquoi me lancer dans l’écriture d’un blog de vélo dans une période où ce sport est une fois de plus pris dans les tourments du dopage me direz vous ? Parce que le vélo ou le cyclisme, comme vous voudrez, c’est bien plus qu’un sport, c’est une philosophie, un mode de vie que chacun peut décliner selon ses propres envies…
Pour vous en dire un peu plus, je vous prie de m’en excuser par avance, je vais devoir me dévoiler un peu.
Je suis journaliste économique, jusque là aucun rapport avec le vélo, mais je suis surtout installée au Luxembourg depuis six ans; là les choses se précisent.
Sportive depuis toujours, je me suis très vite intéressée à la vie de mon pays d’adoption. Et ici, le vélo c’est un peu une religion et c’est sans doute le vrai secret du Luxembourg! J’ai rapidement attrapé le virus de la Schleckmania. Ici, tout le pays vibre durant le Tour de France quand les frères Schleck sont sur leur vélo. Le pays, aussi petit soit-il, a produit un nombre incroyable de grands champions depuis des décennies, le nom de Charly Gaul n’étant que l’arbre qui cache la forêt.
Emportée par cette ferveur populaire et obligée il y a deux ans de mettre définitivement un terme à mes rêves de compétition dans un autre sport pour cause de blessure récurrente, je me suis mise au cyclisme dans le sillage de certains de mes amis.
D’abord sur un vélo de fitness, j’ai retrouvé confiance en moi physiquement puis ai découvert un sentiment de liberté que je pensais avoir oublié depuis longtemps. Le vélo c’est d ‘abord pouvoir aller où on veut quand on veut, découvrir à son rythme des paysages et surtout des détails que l'on aurait jamais appréciés à pied ou en voiture, c’est lever les yeux et regarder la vie en face, c'est renaître en quelque sorte.
Un séjour autour du lac de Côme à vélo a été une révélation pour moi. Puis pour Noël 2011, j’ai reçu un vélo de course, un vrai en cadeau et je me suis prise au jeu. J’ai rapidement appris qu’on pouvait allier plaisir de la découverte et performer à son rythme. J’ai progressivement appris à aimer me faire mal quand une côte pétrifiait mes mollets pour pouvoir encore plus apprécier quand enfin je touchais le sommet.
Cet amour naissant du vélo , ce presque coup de foudre au premier coup de pédale, m’a mené après seulement trois mois de pratique ocasionnelle -mais assidue- du vélo de course à grimper le Ventoux par Bédoin en 2h15.
Comment j’ai fait et pourquoi j’ai réussi, je n’en sais rien ou plutôt si, je pense que le plaisir de me sentir renaître à vélo a primé sur la douleur et que j’ai abordé en toute modestie le Géant de Provence.
Depuis, j’ose me considérer comme faisant partie un peu de cette communauté qui pédale. A vélo, les différences, les classes sociales semblent s'effacer, le corps ne ment pas et les apparences ne comptent pas. Mais pourtant...j'ai noté un point noir :
J’ai constaté que les femmes lorsqu’elles n’utilisent pas seulement un Vélib, un vélo ou un Véloh comme nous avons ici à Luxembourg, pour aller faire leurs courses mais chevauchent une monture plus sportive, plus agressive ne sont pas toujours regardées d’un bon œil.
Pourquoi lorsque je roule avec mes amis et que nous croisons d'autres cyclistes, ces derniers nous saluent toujours et pourquoi lorsque je roule seule, ces mêmes cycliste me regardent comme une vache regarde passer un train sans me saluer ?
Pourquoi lors de cyclosportives, dans le sas de départ, un cycliste ose me dire qu’avoir les cheveux longs c’est pas terrible car je pourrais les coincer dans les rayons?
Bref, pourquoi au 21ème siècle, une femme ne peut pas être femme sur un vélo et espérer qu’on la respecte complètement en tant que telle.
Ce blog n’a pas vocation à être une fenêtre d’expression féministe.
Je suis une jeune femme, je suis féminine et je l’ai toujours été dans tous les sports que j’ai pratiqués. On ne m'a jamais rien dit et cela ne m'a jamais empêché de performer. Oui, j’ai monté le Ventoux avec du vernis à ongles rose et cela ne m’a pas empêché d’y parvenir. Si,pour vous revendiquer le fait d’être une femme, rouler avec style et espérer performer est une forme de féminisme alors disons que je suis une féministe du cyclisme.
Au travers de ce blog, je voudrais aider les cylistes femmes qu’elles soient de grandes championnes ou de simples amoureuses de la promenade à deux roues à être regardées d’un autre œil.
Les footballeuses parviennent enfin aujourd’hui à être reconnues pour ce qu’elles sont, il est temps que les cyclistes aient leur heure de gloire aussi.
Avec ce blog, je voudrais aussi vous faire partager ma vision de l‘actualité en tant que femme cycliste et journaliste.
Pour mettre dans la lumière le cyclisme féminin, je vais me lancer des défis –vous en saurez plus prochainement- et tenter de parler vélo au féminin avec de vraies championnes. Photos, opinions et vidéos accompagneront mes humbles observations.
Et pourquoi Bikellissima?
Bike pour le vélo bien entendu. Et bellissima car c'est en Italie où j'ai reçu le meilleur accueil jusqu'à présent en tant que femme féminine et s'attaquant à des difficultés sur le plan du dénivelé.
D'où Bikellissima car on peut aimer se sentir belle, le revendiquer et réaliser des performances à vélo!
En espérant que vous apprécierez, je vous souhaite à toutes et tous, bonne route.