samedi 8 mars 2014

Ne nous voilons pas la face à propos du 8 mars, la journée internationale de la Femme



Ce samedi, c'est la journée internationale de la femme. 

Je ne sais pas si c'est le retour du soleil et du printemps qui a fait souffler un vent nouveau sur les routes luxembourgeoises où si cette journée a inspiré beaucoup de monde mais aujourd'hui, j'ai croisé plus de femmes à vélo et essuyé moins de comportements machistes de la part des automobilistes. J'aimerais que ces deux changements perdurent mais qu'en sera-t-il à l'avenir?

On touche là au vrai dilemme posé par la journée de la femme. Est-ce souhaitable de  fêter, mieux respecter ou considérer les femmes seulement un jour de l'année si les 364 autres sont 100% masculins? 

Bikelissima a toutefois choisi de consacrer un billet à cet événement, faute de pouvoir vous compter ses aventures cyclopédiques. Des problèmes de dos consécutifs à un violent accident de voiture en janvier dernier qui s'est heureusement bien terminé, oblige en effet Miss D à mettre la pédale douce.

Toutefois, j'ai décidé pour une fois de concilier plaisir et travail et ai écrit cette semaine dans mon journal Le Quotidien, un éditorial consacré aux femmes et ... au vélo.

Pour eux, qui ne vivent pas au Luxembourg, je vous laisse donc le découvrir ci dessous : 



Levons le voile sur le 8 mars


Nous célébrerons samedi la journée internationale de la Femme. Pour beaucoup, derrière l'évidente bonne volonté, il y a quelque chose de suspect à ne célébrer la femme qu'une journée durant. Les plus virulents iront même jusqu'à dire que l'égalité est un combat de tous les jours et prôneront le boycott.


D'un autre côté, ce 8 mars, comme toutes les journées internationales, a une fonction de commémoration, d'émulation et doit amener à réfléchir.

Une femme sur un vélo de course, c'est une petite révolution en Afghanistan...



 Un cliché veut que les femmes soient plus compliquées que les hommes. Ce qui est en tout cas certain, c'est que dès qu'il s'agit d'évoquer la cause des femmes, les choses ne sont jamais simples et les réactions s'enflamment. Ce fut encore le cas en début de semaine, lorsque la Fédération internationale de football a autorisé le port du voile sur les terrains. Les réactions ont été très vives de la part de ceux qui estiment que la neutralité absolue doit régner sur les terrains de sport. Outre le fait qu'il s'agira de couvre-chefs spécifiques et non religieux, on peut comprendre leur point de vue. Tout comme on doit comprendre celui de ces femmes qui ont trouvé dans leur pays comme seul espace de liberté un terrain de sport et pour qui le simple fait d'être autorisées à participer à une compétition internationale serait un pas énorme même si elles portent un voile. Grâce au soutien d'Occidentales passionnées et à la solidarité du monde du cyclisme, une équipe nationale de cyclisme féminin vient d'être constituée en Afghanistan. Un film lui sera d'ailleurs consacré (www.afghancycles.com). Des femmes sur un vélo de course est déjà quelque chose d'unique dans un pays où les droits des femmes sont constamment en danger, alors il n'est pas question qu'elles enlèvent leur voile... Pour l'instant – chaque chose en son temps – leur route est encore longue jusqu'aux Jeux olympiques. S'interroger pour savoir si une seule journée de la Femme n'est pas insultante est finalement un questionnement de pays riche et démocratique. Dans bien des pays, y compris les nôtres, des femmes ont donné leur vie juste pour pouvoir s'exprimer quelques minutes. Alors, par respect, ne boudons pas le 8 mars.





Les femmes et hommes dévoués derrière Afghan Cycles recherchent des soutiens financiers, moraux et logistiques. Je vous invite à visiter le site du projet et à visionner la bande-annonce de la vidéo sur www.afghancycles.com

Vous pouvez aussi les suivre sur Facebook ou Twitter.

Plus largement pour soutenir les femmes qui en ont besoin, vous pouvez aussi visiter le site de 
Mountain2Mountain, qui est derrière le projet Afghan Cycles.