Bonjour à
tous,
Voilà nous y
sommes, le compte à rebours est lancé puisque dans trois jours, je serai au
départ de Liège-Bastogne-Liège version courte, soit environ 80 kilomètres mais avec des
difficultés de taille.
Pour
aiguiser ma préparation sans entamer mes forces, j’ai voulu profiter le
week-end dernier du retour annoncé du printemps !
Il paraît
que la météo n’est pas fiable au-delà de 24 heures et bien je vous confirme
qu’à moins de 24 heures, elle peut aussi cafouiller. Samedi matin, départ sous
une température clémente mais un ciel menaçant mais ma météo heure par heure ne
m’annonce pas de pluie avant la fin de journée. Mais voilà, au bout de 30
minutes de course, une pluie vigoureuse s’abat sur moi. En quelques minutes, je
me suis transformée en yak dégoulinant de pluie, j’ai alors décidé de rentrer à
la maison pour éviter le stupide coup de froid. Un cheval qui broutait tranquillement
dans un pré, que la pluie ne semblait pas perturber et qui surtout ne m’avait
rien demandé, doit encore se souvenir de mon cri de rage dans la campagne quand
j’ai dû prendre cette décision…Résultat des courses, 20 kilomètres en mode
contre-la-montre et beaucoup, beaucoup de frustrations n’ayant d’égal que la
quantité d’acide lactique qui s’est accumulée dans mes jambes alors que j’ai dû
fortement augmenter la cadence à froid pour rentrer au bercail.
Un
après-midi au calme et une bonne nuit de sommeil m’ont fait oublié cette
épisode fâcheux mais qui fait partie du jeu des sports extérieurs.
Dimanche
matin, j’ai été réveillée par une intense lumière filtrant au travers de mes volets,
laissant deviner que le soleil printanier avait enfin décidé de pointer
son nez. Imaginez-vous, à 10 heures du
matin, il faisait déjà 14 degrés, le grand luxe pour le Luxembourg!
Avec mon
compagnon d’entrainement, nous avons donc décidé de partir pour 80 kilomètres,
soit la distance de mon défi mais avec un dénivelé moins important toutefois,
environ 1100 mètres à notre programme. Malgré le soleil, j’ai longuement hésité
à me lancer : entre se reposer une semaine avant un gros effort ou se
rassurer et chasser des doutes, mon cœur balançait. J’ai finalement opté pour
la deuxième solution, trop heureuse de pouvoir rouler léger sans mon lourd
attirail hivernal.
J’ai ainsi
voulu tester toutes mes armes en côtes avant de m’attaquer samedi à la fameuse
Redoute : j’ai donc peaufiné mon style en danseuse, buste bien droit à la
Voeckler et mes capacités à passer les côtes en force si la fatigue commence à
venir, postérieur vissé sur la selle à la Cancellara. Je ne veux rien
négliger car mon objectif du moment est
de ne pas ressembler à Andy Schleck, qui en enchaînant abandon sur abandon sur
des courses d’un jour ces derniers temps, peut légitimement avoir des doutes
sur sa capacité à finir le Tour de France …
J’avais en
effet tout prévu, suivant les conseils avisés de mon coach mais j’en ai oublié
le plus important : savoir s’écouter au bon moment. J’ai commis une grossière
erreur au niveau de l’alimentation. En attendant le kilomètre trente pour
manger alors que des difficultés s ’étaient déjà présentées et que le
soleil me faisait (non, je vous assure je ne me plains pas après six mois de
froid) transpirer à grosse goutte, je me suis retrouvée un peu à sec au
kilomètre quarante et franchement pas bien au kilomètre cinquante, m’obligeant
à manger coup sur coup deux fois de suite.
Au final, il
m’a fallu dix kilomètres pour retrouver mes esprits et mes jambes.
Je retiens
donc qu’il n’y a pas de véritable règle en matière d’alimentation en course et que ce qui convient à mon compagnon de
route ne me convient pas nécessairement.
Beaucoup de
mes amis cyclistes ont toujours plaisanté en me voyant partir avec ce qu’ils
appellent des gigots. Et oui, jusqu’à présent, j’avais toujours de quoi ravitailler
un peloton dans ma poche arrière. Dimanche, j ‘étais un peu légère. Donc,
samedi prochain, je ne craindrai pas de me charger un peu pour assurer le coup
et je me dis désormais qu’il vaut mieux avoir commis cette erreur en
entrainement qu’en course.
L'inscription est complète, mon dossard m'attend et moi j'attends la Redoute de pédale ferme mais un peu avec la peur au ventre... |
Cette petite
erreur a toutefois ravivé le doute en moi sur ma capacité à surmonter les 20%
de la côte de la Redoute : mon vélo va –t-il encore me porter ou est-ce
moi qui vais devoir le porter, quels seront les caprices du temps, et puis une
autre crainte –que je n’avais pas jusqu’à présent- m’envahit, je peux éviter de
me crever mais la crevaison, mon vélo aussi peut la subir ! Et changer une
chambre à air, ça marche comment ? Et puis vais-je finalement bien récupérer
de cette sortie du week-end dernier?
Le mal au
ventre me rappelle que j’ai mal géré mon alimentation, pas assez bu pour la
récupération et surtout…surtout moins
d’une semaine avant l’échéance, on dirait bien que le stress s’empare de moi. Dans ces cas là, j’ai appris que le mieux est
de lui faire face :
J’ai donc :
appris à changer une chambre à air, récupéré des jantes plus efficaces et
légères gracieusement données par un ami ( à nous deux la Redoute !), j’ai
méticuleusement étudié le parcours et je
sais que la Redoute arrive au kilomètre 36 donc je n’attendrai pas le kilomètre
trente pour manger.
La météo ,
je ne la maitrise pas et en bonne fille je sui donc encore en pleine hésitation
sur la question de l’habillement. Histoire de ne pas me mettre une pression
supplémentaire, je mettrai tout dans un sac et le trajet en voiture me permettra
de me décider.
Petite
indiscrétion toutefois, dans la série « révélations », je vous
annonce, que malgré les recommandations des scientifiques qui ont eu leur quart
d’heure de gloire cette semaine dans les médias en annonçant qu’il est meilleur
pour la santé de ne pas porter de soutien-gorge, j’en porterai un !
Mais alors
Bikellissima ne serait-elle pas assez féministe pour brûler son carcan en place
publique ? Non, non, aucun rapport, je laisse au panel choisi par les
scientifiques le soin de tester les effets de la gravité avec ou sans
soutien-gorge pendant une activité sportive intense….
Ce qui est
maitrisable semble maitrisé, en ce qui concerne le non maitrisable, je vais
éviter de me faire des scenarii catastrophe dans ma tête et utiliser comme il se
doit la technique de la visualisation positive toute cette semaine. Et une
fois sur mes roues, il faudra ne penser à rien ou plutôt si, à se faire plaisir, car c’est avant tout de cela qu’il s’agit…
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