dimanche 17 mars 2013

La Primavera n’est pas là mais la reine de la montagne c’est moi…


Amis cyclistes bonjour,

Dur dur de se motiver quand l’hiver a décidé de faire de la résistance. Seule consolation pour moi, ce retour en force du froid et de la neige n’est pas une spécificité luxembourgeoise. La preuve, la très célèbre Primavera, Milan-San Remo, s’est transformée aujourd’hui en trek hivernal du Grand-Nord, les pros ont apparemment souffert énormément et pour terminer il fallait être un « héros » dixit Fabian Cancellara.

La neige est revenue cette semaine au Luxembourg et le froid aussi (-10° en milieu de semaine), difficile dans ses conditions de  trouver la force d’aller rouler dehors. Pourtant samedi, si le froid persistait, le vent est tombé et le soleil a pointé son nez, il était donc temps de faire la première grande sortie de l’année pour commencer enfin une vraie préparation en vue de l’Etape du Tour.

Si les paysages luxembourgeois de la vallée des Sept châteaux, sous la neige et baignée de soleil, n’ont rien à envier à certains paysages pré-alpins, il fallait toutefois trouver un but, une motivation pour ne pas se trouver des excuses pour abandonner au bout de 40 kilomètres.

Rouler avec ce retour de l'hiver requiert un équipement complet avec gants de ski compris.


Sur les conseils de mes amis cyclistes qui ne jurent désormais plus que par cet outil, je me suis donc inscrite sur Strava.

Strava, késako ?
Cette une petite application, qui installée sur votre smartphone embarquée dans votre dos, vous permet de suivre votre sortie du jour, ave temps, dénivelé et bien d’autres détails sympathiques. Mais là où la motivation s’accroît c’est qu’à l’image de Twitter vous pouvez être suivi et suivre d’autres cyclistes qui empruntent les mêmes trajets que vous.

En résumé, Strava, c’est une manière moderne de se provoquer en duel, de sortir la cuisse pour en découdre avec des adversaires qui ne sont pas là sur le moment mais qui se sont frottés à la même difficulté que vous.

Je n’ai pas utilisé Strava hier dans l’optique de montrer au monde mes performances :  j’ai bouclé un peu plus de 70 km à une moyenne faible tournant autour de 20 km mais avec plus de 950 mètres de dénivelé et par zéro degré. Il s’agissait surtout pour moi de me motiver mais aussi de pouvoir mesurer à l’avenir l’état de ma progression car ce parcours sera amené à devenir un classique de ma préparation.

Le premier test sera d’ailleurs pour avril avec la version 80 kilomètres de Liège-Bastogne-Liège.

Pourtant, je me suis moi aussi prise au jeu des classements virtuels de Strava. En analysant mes statistiques au retour, mon compagnon de route m’a crié, quelque peu énervé : « Quoi tu es déjà QOM, moi depuis que je l’utilise, je n’ai pas encore réussi à l’être. »


Flottement, interrogations puis explications : KOM chez les Hommes signifie King of the Mountain et chez les femmes (oui, oui Strava fait deux classements différents en plus du général) QOM signifie Queen of the Mountain.

L’application établit en effet des classements sur des segments montagneux ou escarpés.

Et oui, je suis Queen of the mountain, simplement, vous l’aurez compris, parce que je suis la seule femme à avoir entrepris d’escalader ces difficultés, munie de Strava.

D’autres femmes, je l’espère en tout cas même si je ne les ai jamais croisées, les pratiquent sans doute aussi. Mais, et c’est très féminin il faut l’avouer, à part celles dont les performances sont impressionnantes, peu sans doute osent les afficher aux yeux de tous.

Même si Strava peut paraître à première vue être un instrument taillé pour frotter sa cuisse à celle des autres, je trouve qu’il s’agit aussi d’un excellent outil pour se mesurer à soi-même. Que vous ayez des suiveurs ou que vous suiviez quelqu’un est sans doute un plus mais n’est pas l’essentiel. J’avoue cependant que c’est stimulant.

La preuve, ma plus grande satisfaction d’hier n’est pas d’être devenue une « Qom » mais d’avoir terminé ma sortie et aussi, je l’avoue, au classement général d’un segment, de ne pas avoir terminé dernière et d’avoir réussi à faire mieux que certains utilisateurs masculins.

D’une manière générale, faut-il en déduire que les femmes sont plus modestes que les hommes ?

Selon moi, il ne s’agit pas de modestie, il s’agit de timidité ou de peur du « quand dira-ton », ce qui est bien dommage. Nous avons, nous aussi le droit de nous mesurer aux autres juste pour le fun et pas forcément pour la performance et de ce point de vue, je trouve l’outil très ludique.

Rouler, n’est-ce pas d’ailleurs un jeu avant tout ?

Il est toutefois grand temps que le printemps s’installe définitivement pour que la simple idée d’aller respirer un air frais du matin aromatisé à l’odeur de fleurs en phase d’éclore et d’entendre la nature se réveiller soit une motivation en soi.

Bikellissima vous souhaite une bonne semaine et n’oubliez pas : n’ayez jamais honte de vos performances à vélo aussi modestes soient elles, tout le monde a commencé un jour ou l’autre.

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