dimanche 14 juillet 2013

L'Etape du Tour 2013, un roman photo comme dans un rêve

Une semaine après la fin de l’Etape du Tour, il est temps de dresser un bilan de l’expérience qui fut fabuleuse à plus d’un titre. Pour moi, c’était l’événement de l’année et il m’a fallu plusieurs jours pour prendre du recul avant d’écrire sur le sujet. Car cela peut paraître étrange, mais j’ai l’impression d’avoir vécu l’expérience comme dans un rêve; non pas que je ne l’ai pas vécu à fond -ma chair, mes os et surtout mes lombaires s’en souviennent encore- mais sincèrement je n’aurais pas pu espérer mieux.

Et alors que cela faisait près de sept mois que je me préparais à cette échance, cette journée -8H30 sur le vélo quand même-  est passée si vite que j’ai encore du mal à réaliser que c’est désormais derrière moi. J’ai alors tenté de conserver, ce qui n’est désormais plus qu’un souvenir, égoïstement au fond de moi pour finalement me rendre compte que pour en apprécier toute la portée, il falait bien que j’écrive un résumé pour le partager avec les fidèles lecteurs et supporters de Bikellissima.

La pression de l’événement s’est fait très présente une semaine avant l’événement. Partie à l’Île de Ré pour le mariage d’un couple d’amis, j’ai profité du dénivelé zéro de l’île de l’Atlantique pour tourner les jambes et ai humé l’air marin pour nettoyer mes bronches en vue de l’épreuve qui les attendait. Sur place, j’ai vraiment eu l’opportunité de me relaxer mais ni suis jamais vraiment parvenue : j’avais l’impression d’avoir mal aux jambes à chaque fois qu’une micro côte se présentait et d‘avoir le cœur qui s’emballait pour pas grand-chose. Il était évident que je cogitais beaucoup trop. Finalement, seul le sommeil perdu depuis plusieurs semaines pour cause sans doute de surentrainement est revenu mais mon esprit a tenté à chaque fois de me rappeler que queqlue chose de dur, violent arriverait bientôt et qu’il était par conséquent impossible de vivre légèrement.

Au deux tiers de la diagonale qui devait me mener de l’île de Ré à Annecy, j’ai effectué une pause de quelques jours dans ma maison de famille en Bourogne. Retrouver des paysages et des visages familiers m’a aidé quelque peu à me ressourcer. Voyant sans doute mon état de stress avancé que je tentais de cacher tant bien que mal, des membres de ma famille ont tenté de me dire que si je ne terminais pas l’Etape ce ne serait pas grave. Et là tout s’est éclairci dans ma tête, sans même réfléchir je leur ai répondu -un peu sèchement il est vrai -que "si l’important serait de finir quoi qu’il arrive". Et c’est effectivement à ce moment là que j'ai arrêté de cogiter, me suis mise en mode concentration et ai vraiment  réalisé que je terminerai quoi qu’il arrive l’Etape. 

Cet état d'esprit, du très bon matériel, une très bonne préparation physique (je remercie chaudement mon compagnon de route qui a été un coach formidable pendant sept mois!), un mental fort et le bonheur de rouler sous le soleil, couplé à la joie d'y être enfin ont contribué à me faire vivre cette étape comme dans un rêve éveillé tant et si bien que jusqu'aux pentes violentes du Semnoz, j'ai eu le  sourire aux lèvres en permanence.

Exprimer ce que j'ai vécu avec des mots est encore aujourd'hui difficile, j'ai donc décidé de vous faire vivre mon Etape au travers d'un roman photo. La veille de l'étape Annecy-Semnoz que les pros feront en fin de cette semaine, je vous ferai part de mon compte-rendu technique de l'Etape. J'espère que vous apprécierez cette forme un peu inédite de post. 




Le village exposition et le départ de l'Etape situés sur les bords du lac d'Annecy offraient dès la veille de l'épreuve un cadre idyllique pour se détendre avant l'Etape. 

Pas question toutefois de trop piétiner sur le village départ la veille, le dossard récupéré, retour à l'hôtel pour décompresser et faire les derniers préparatifs. 

Il est 07 heures du matin, le soleil est déjà bien présent et le paysage est si beau qu'à ce stade le stress est oublié et remplacé par l'impatience de prendre le départ. 

On immortalise l'instant avant de se séparer, mes compagnons d'échappée sont dans les sas 3 et 9 et moi dans le dernier, ils partiront donc bien avant moi. 

07h50, il faut prendre place dans mon sas avant qu'il se referme juste avant le départ. La pression monte un peu quand-même.

Le premier sas est parti à 07 heures et nous seulement à 08h40! On trouve le temps un peu long dans le sas et on discute avec ses voisins qui viennent du monde entier. Pour ma part, j'ai été sollicitée par des Brésiliennes (une nationalité très représentée sur l'Etape) pour prendre une photo de leur groupe. 



Cette fois ça y est, nous sommes enfin partis et de suite je réalise que la journée va être très très chaude mais qu'importe la joie est là.

L'objectif est clair : jusqu'au Mont-Revard (kilomètre 80) il faut dérouler les jambes et ne pas se mettre dans le rouge pour tenir jusqu'au bout. 



L'ambiance est très sympathique au départ et les alpages qui surplombent Annecy superbes.


Une petite descente pour se mettre en jambes et c'est reparti pour grimper, le plat est quasiment absent de l'Etape. 

Cette fois le rythme est trouvé mais...


....Je trouve le temps d'apprécier la vue sur Lac d'Annecy avant d'attaquer la première vraie difficulté du jour, le Col des Prés. 

Si les pourcentages du col ne sont pas très difficiles, la chaleur est maintenant très présente et les visages commencent à se crisper. Pour ma part, j'avale les bidons d'eau avec pour seule obsession de ne pas mettre mon organisme en surchauffe.


Cette fois, on arrive au dessus du Mon-Revard, j'ai encore le sourire mais...
les 16 kilomètres d'ascension sous un soleil de plomb ont été  éprouvants. A ce moment toutefois, je suis ravie d'en avoir fini avec cette difficulté de taille et d'être toujours dans les délais!


Du coup, je profite de la descente...

Pour soigner mon style...

Prendre du plaisir...

Et atteindre de nouvelles pointes de vitesse avant d'attaquer la montée finale sur le Semnoz aux pourcentages semblables à ceux du Ventoux...

Aucune photo n'a été prise dans la montée du Semnoz et heureusement : j'avais si mal aux lombaires que j'ai grimacé en permanence mais j'ai pris mon courage à deux mains, me suis mise en danseuse et suis fière de dire que je n'ai jamais mis pied à terre. Quelques mètres avant l'arrivée, je réalise enfin...

...que oui, j'ai réussi! A ce stade, le bonheur n'a pas encore remplacé la douleur mais mon cerveau échauffé et abruti par ce dernier effort commence à comprendre!


Au sommet, je prend le temps de respirer, me ravitailler et tenter de détendre mon dos car il me faut encore faire une quinzaine de kilomètres en descente pour rejoindre le village départ/arrivée à Annecy et il faut rester lucide pour réaliser cette liaison. 



Me voici à l'arrivée où on m'a remis la médaille de Finisher et où je peux savourer un peu cette victoire sur moi-même avec mes deux compagnons de route qui se prélassaient à la plage en m'attendant...


13 500 inscrits, 11 500 au départ. En terminant l'Etape en 08h37 (sans jamais me mettre dans le rouge absolu, une fierté personnelle), je prends la 9349 ème place au général, la 8868 ème au challenge grimpeur sur un total de 10623 (près de 1000 abandons), j'ai bien mérité de rafraichir mes jambes fatiguées dans le lac , non?

A très vite pour le résumé technique de l'Etape que feront les pros en fin de semaine...

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