mardi 16 avril 2013

Chasser les doutes avant la Redoute


Bonjour à tous,
Voilà nous y sommes, le compte à rebours est lancé puisque dans trois jours, je serai au départ de Liège-Bastogne-Liège version courte, soit environ 80 kilomètres mais avec des difficultés de taille.

Pour aiguiser ma préparation sans entamer mes forces, j’ai voulu profiter le week-end dernier du retour annoncé du printemps !
Il paraît que la météo n’est pas fiable au-delà de 24 heures et bien je vous confirme qu’à moins de 24 heures, elle peut aussi cafouiller. Samedi matin, départ sous une température clémente mais un ciel menaçant mais ma météo heure par heure ne m’annonce pas de pluie avant la fin de journée. Mais voilà, au bout de 30 minutes de course, une pluie vigoureuse s’abat sur moi. En quelques minutes, je me suis transformée en yak dégoulinant de pluie, j’ai alors décidé de rentrer à la maison pour éviter le stupide coup de froid. Un cheval qui broutait tranquillement dans un pré, que la pluie ne semblait pas perturber et qui surtout ne m’avait rien demandé, doit encore se souvenir de mon cri de rage dans la campagne quand j’ai dû prendre cette décision…Résultat des courses, 20 kilomètres en mode contre-la-montre et beaucoup, beaucoup de frustrations n’ayant d’égal que la quantité d’acide lactique qui s’est accumulée dans mes jambes alors que j’ai dû fortement augmenter la cadence à froid pour rentrer au bercail.

Un après-midi au calme et une bonne nuit de sommeil m’ont fait oublié cette épisode fâcheux mais qui fait partie du jeu des sports extérieurs.
Dimanche matin, j’ai été réveillée par une intense lumière filtrant au travers de mes volets, laissant deviner que le soleil printanier avait enfin décidé de pointer son  nez. Imaginez-vous, à 10 heures du matin, il faisait déjà 14 degrés, le grand luxe pour le Luxembourg!

Avec mon compagnon d’entrainement, nous avons donc décidé de partir pour 80 kilomètres, soit la distance de mon défi mais avec un dénivelé moins important toutefois, environ 1100 mètres à notre programme. Malgré le soleil, j’ai longuement hésité à me lancer : entre se reposer une semaine avant un gros effort ou se rassurer et chasser des doutes, mon cœur balançait. J’ai finalement opté pour la deuxième solution, trop heureuse de pouvoir rouler léger sans mon lourd attirail hivernal.
J’ai ainsi voulu tester toutes mes armes en côtes avant de m’attaquer samedi à la fameuse Redoute : j’ai donc peaufiné mon style en danseuse, buste bien droit à la Voeckler et mes capacités à passer les côtes en force si la fatigue commence à venir, postérieur vissé sur la selle à la Cancellara. Je ne veux rien négliger  car mon objectif du moment est de ne pas ressembler à Andy Schleck, qui en enchaînant abandon sur abandon sur des courses d’un jour ces derniers temps, peut légitimement avoir des doutes sur sa capacité à finir le Tour de France …

J’avais en effet tout prévu, suivant les conseils avisés de mon coach mais j’en ai oublié le plus important : savoir s’écouter au bon moment. J’ai commis une grossière erreur au niveau de l’alimentation. En attendant le kilomètre trente pour manger alors que des difficultés s ’étaient déjà présentées et que le soleil me faisait (non, je vous assure je ne me plains pas après six mois de froid) transpirer à grosse goutte, je me suis retrouvée un peu à sec au kilomètre quarante et franchement pas bien au kilomètre cinquante, m’obligeant à manger coup sur coup deux fois de suite.
Au final, il m’a fallu dix kilomètres pour retrouver mes esprits et mes jambes.
Je retiens donc qu’il n’y a pas de véritable règle en matière d’alimentation en course  et que ce qui convient à mon compagnon de route ne me convient pas nécessairement.
Beaucoup de mes amis cyclistes ont toujours plaisanté en me voyant partir avec ce qu’ils appellent des gigots. Et oui, jusqu’à présent, j’avais toujours de quoi ravitailler un peloton dans ma poche arrière. Dimanche, j ‘étais un peu légère. Donc, samedi prochain, je ne craindrai pas de me charger un peu pour assurer le coup et je me dis désormais qu’il vaut mieux avoir commis cette erreur en entrainement qu’en course.

L'inscription est complète, mon dossard m'attend et moi j'attends la Redoute de pédale ferme mais un peu avec la peur au ventre...

Cette petite erreur a toutefois ravivé le doute en moi sur ma capacité à surmonter les 20% de la côte de la Redoute : mon vélo va –t-il encore me porter ou est-ce moi qui vais devoir le porter, quels seront les caprices du temps, et puis une autre crainte –que je n’avais pas jusqu’à présent- m’envahit, je peux éviter de me crever mais la crevaison, mon vélo aussi peut la subir ! Et changer une chambre à air, ça marche comment ? Et puis vais-je finalement bien récupérer de cette sortie du week-end dernier?

Le mal au ventre me rappelle que j’ai mal géré mon alimentation, pas assez bu pour la récupération et surtout…surtout  moins d’une semaine avant l’échéance, on dirait bien que le stress s’empare de moi.  Dans ces cas là, j’ai appris que le mieux est de lui faire face :
J’ai donc : appris à changer une chambre à air, récupéré des jantes plus efficaces et légères gracieusement données par un ami ( à nous deux la Redoute !), j’ai méticuleusement étudié le parcours  et je sais que la Redoute arrive au kilomètre 36 donc je n’attendrai pas le kilomètre trente pour manger.

La météo , je ne la maitrise pas et en bonne fille je sui donc encore en pleine hésitation sur la question de l’habillement. Histoire de ne pas me mettre une pression supplémentaire, je mettrai tout dans un sac et le trajet en voiture me permettra de me décider.

Petite indiscrétion toutefois, dans la série « révélations », je vous annonce, que malgré les recommandations des scientifiques qui ont eu leur quart d’heure de gloire cette semaine dans les médias en annonçant qu’il est meilleur pour la santé de ne pas porter de soutien-gorge, j’en porterai un !
Mais alors Bikellissima ne serait-elle pas assez féministe pour brûler son carcan en place publique ? Non, non, aucun rapport, je laisse au panel choisi par les scientifiques le soin de tester les effets de la gravité avec ou sans soutien-gorge pendant une activité sportive intense….

Ce qui est maitrisable semble maitrisé, en ce qui concerne le non maitrisable, je vais éviter de me faire des scenarii catastrophe dans ma tête et utiliser comme il se doit la technique de la visualisation positive toute cette semaine. Et une fois sur mes roues, il faudra ne penser à rien ou plutôt si, à se faire plaisir, car c’est avant tout de cela qu’il s’agit…

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