samedi 2 février 2013

Plus qu'un simple blog de vélo supplémentaire


Bonjour à tous,
Pourquoi me lancer dans l’écriture d’un blog de vélo dans une période où ce sport est une fois de plus pris dans les tourments du dopage me direz vous ? Parce que le vélo ou le cyclisme, comme vous voudrez, c’est bien plus qu’un sport, c’est une philosophie, un mode de vie que chacun peut décliner selon ses propres envies…
Pour vous en dire un peu plus, je vous prie de m’en excuser par avance, je vais devoir me dévoiler un peu.
Je suis journaliste économique, jusque là aucun rapport avec le vélo, mais je suis surtout installée au Luxembourg depuis six ans; là les choses se précisent.
Sportive depuis toujours, je me suis très vite intéressée à la vie de mon pays d’adoption. Et ici, le vélo c’est un peu une religion et c’est sans doute le vrai secret du Luxembourg! J’ai rapidement attrapé le virus de la Schleckmania. Ici, tout le pays vibre durant le Tour de France quand les frères Schleck sont sur leur vélo. Le pays, aussi petit soit-il, a produit un nombre incroyable de grands champions depuis des décennies, le nom de Charly Gaul n’étant que l’arbre qui cache la forêt.
Emportée par cette ferveur populaire et obligée il y a deux ans de mettre définitivement un terme à mes rêves de compétition dans un autre sport pour cause de blessure récurrente, je me suis mise au cyclisme dans le sillage de certains de mes amis.
D’abord sur un vélo de fitness, j’ai retrouvé confiance en moi physiquement puis ai découvert un sentiment de liberté que je pensais avoir oublié depuis longtemps. Le vélo c’est d ‘abord pouvoir aller où on veut quand on veut, découvrir à son rythme des paysages et surtout des détails que l'on aurait jamais appréciés à pied ou en voiture, c’est lever les yeux et regarder la vie en face, c'est renaître en quelque sorte.
Un séjour autour du lac de Côme à vélo a été une révélation pour moi. Puis pour Noël 2011, j’ai reçu un vélo de course, un vrai en cadeau et je me suis prise au jeu. J’ai rapidement appris qu’on pouvait allier plaisir de la découverte et performer à son rythme. J’ai progressivement appris à aimer me faire mal quand une côte pétrifiait mes mollets pour pouvoir encore plus apprécier quand enfin je touchais le sommet.
Cet amour naissant du vélo , ce presque coup de foudre au premier coup de pédale, m’a mené après seulement trois mois de pratique ocasionnelle -mais assidue- du vélo de course à grimper le Ventoux par Bédoin en 2h15.
Comment j’ai fait et pourquoi j’ai réussi, je n’en sais rien ou plutôt si, je pense que le plaisir de me sentir renaître à vélo a primé sur la douleur et que j’ai abordé en toute modestie le Géant de Provence.
Depuis, j’ose me considérer comme faisant partie un peu de cette communauté qui pédale. A vélo, les différences, les classes sociales semblent s'effacer, le corps ne ment pas et les apparences ne comptent pas. Mais pourtant...j'ai noté un point noir :
J’ai constaté que les femmes lorsqu’elles n’utilisent pas seulement un Vélib, un vélo ou un Véloh comme nous avons ici à Luxembourg, pour aller faire leurs courses mais chevauchent une monture plus sportive, plus agressive ne sont pas toujours regardées d’un bon œil.
Pourquoi lorsque je roule avec mes amis et que nous croisons d'autres cyclistes, ces derniers nous saluent toujours et pourquoi lorsque je roule seule, ces mêmes cycliste me regardent comme une vache regarde passer un train sans me saluer ?
Pourquoi lors de cyclosportives, dans le sas de départ, un cycliste ose me dire qu’avoir les cheveux longs c’est pas terrible car je pourrais les coincer dans les rayons?
Bref, pourquoi au 21ème siècle, une femme ne peut pas être femme sur un vélo et espérer qu’on la respecte complètement en tant que telle.
Ce blog n’a pas vocation à être une fenêtre d’expression féministe.
Je suis une jeune femme, je suis féminine et je l’ai toujours été dans tous les sports que j’ai pratiqués. On ne m'a jamais rien dit et cela ne m'a jamais empêché de performer. Oui, j’ai monté le Ventoux avec du vernis à ongles rose et cela ne m’a pas empêché d’y parvenir. Si,pour vous revendiquer le fait d’être une femme, rouler avec style et espérer performer est une forme de féminisme alors disons que je suis une féministe du cyclisme.
Au travers de ce blog, je voudrais aider les cylistes femmes qu’elles soient de grandes championnes ou de simples amoureuses de la promenade à deux roues à être regardées d’un autre œil.
Les footballeuses parviennent enfin aujourd’hui à être reconnues pour ce qu’elles sont, il est temps que les cyclistes aient leur heure de gloire aussi.
Avec ce blog, je voudrais aussi vous faire partager ma vision de l‘actualité en tant que femme cycliste et journaliste.
Pour mettre dans la lumière le cyclisme féminin, je vais me lancer des défis –vous en saurez plus prochainement- et tenter de parler vélo au féminin avec de vraies championnes. Photos, opinions et vidéos accompagneront mes humbles observations.
Et pourquoi Bikellissima?
Bike pour le vélo bien entendu. Et bellissima car c'est en Italie où j'ai reçu le meilleur accueil jusqu'à présent en tant que femme féminine et s'attaquant à des difficultés sur le plan du dénivelé.
D'où Bikellissima car on peut aimer se sentir belle, le revendiquer et réaliser des performances à vélo!
En espérant que vous apprécierez, je vous souhaite à toutes et tous, bonne route.

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